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Bénéfice, obsession et accepter l'« échec »

Salut les p'tits loups !


Joyeux 21 juin : aujourd'hui on se retrouve dans la rubrique "Thérapie par la montagne", mais j'ai pas de recherche à vous présenter.


Faut que je vous avoue, écrire cet article me fait un peu sentir comme Berlusconi : "Vous êtes toujours, comme d'hab, une bande de gros nuls". Et moi aussi, je suis une nulle. Ou bien je me suis sauvée in extremis ?

 

À la fin du post, je vous laisse le PDF que m'a envoyé Filippo Greco - c'est un super prof d'escalade et un mec vraiment sympa. Un grand coucou à Fil, et continue comme ça avec IAMAS.


 

J'ai lu et relu cette publication de Gian Piero Motti, écrite en 1972 : "Les Ratés". Le titre m'a tout de suite fait cogiter pas mal, alors j'ai pris le temps de digérer ces quelques pages qui, comme dit Fil, "sont pour ceux qui se servent vraiment de leur cervelle".


Mise en jambe

Motti pense qu'il y a ceux qui arrivent à la montagne par amour de la nature et qui voient donc l'alpinisme comme une aventure plus intense et complète - comme une suite logique. Puis il y a ceux qui voient dans l'alpinisme une affirmation réelle et concrète de leur être - comme une fuite face à l'incapacité de vivre le quotidien.


Perso, je suis arrivée à l'alpinisme par pure curiosité, pour savoir ce que c'était "là-haut", pour emprunter de nouveaux chemins et parce que je suis carrément convaincue que le charme de chaque partie de la Nature, si on le respecte, peut nous donner un état de bien-être mental et physique différent. À une époque où on est toujours connectés à tout, c'est aussi un moyen de se retrouver.

 

On est déjà encordés

"L'important c'est de s'entraîner, toujours et sans arrêt", le moindre malaise déclenche une crise "Parce que ce qui compte, c'est grimper à la limite de ses capacités. Ce qui vaut, c'est (...) la recherche désespérée du toujours plus difficile". Hé, peut-être que tu grimpes pas mais tu t'y retrouves ? Gaffe : gros risque d'obsession et d'échec.


Peut-être qu'on est même conscient de l'erreur qu'on est en train de faire, en vivant que pour une activité précise : "Grimper, toujours et rien d'autre que grimper (...) lire frénétiquement tout ce qui concerne l'alpinisme et oublier les lectures qui peuvent apporter quelque chose de vrai".


Vidés et déçus, les ratés continuent, ils doivent finir la voie, boucler le bloc, atteindre le sommet : à vous de voir comment l'appliquer, mais je sais que vous vous êtes retrouvés dans cette situation avec au moins un truc dans votre vie. Ce truc qui au début était votre "soupape" et qui s'est transformé en monstre qui vous a fait perdre tout le reste.

 

Catapultés par l'esprit là où tout a commencé

Pour moi, comme pour l'auteur, la passion pour la nature et les aventures a commencé dans le Val Grande. J'arrive toujours pas à croire que j'ai trouvé cet endroit précis dans l'écrit : je trouve ça une coïncidence de ouf.

J'ai des souvenirs hyper vivaces de la première "traversée traditionnelle" de Malesco à Colloro, j'avais dix ans et mon Scriccy adoré était avec moi. Tout était nouveau pour moi, mais je passe jamais près de certains bivouacs sans redevenir une gamine. Au fil des années, je me suis aventurée dans ce paradis avec différentes personnes et les expériences ont toujours été carrément enrichissantes.

 

Une passion délirante : on peut pas continuer comme ça

Peut-être qu'on se fait embarquer par quelqu'un, peut-être qu'on se monte la tête mutuellement. Peu importe : le résultat c'est que la discipline de l'alpinisme devient une drogue. Faut toucher le fond. Des mots au pif : crépuscularisme, voluptas dolendi. Ouais, peut-être pas si au pif que ça.


Accros à l'alpinisme, on joue les rebelles face à la société. Motti raconte qu'il a décidé de créer un masque, une copie de sa personne qui pouvait refléter son malaise dans la vie de tous les jours. Il nous décrit aussi sa dépression nerveuse qui a suivi et sa décision d'abandonner complètement la montagne.


Moi, je remercie une tendinite de m'avoir fait ralentir : vous auriez jamais pensé que quelqu'un pourrait se réjouir d'avoir mal ?

 

Accepter l'échec

Échouer ? Ça veut dire quoi ?

Continuer à aller à la falaise avec des douleurs de dingue mais poussé par l'Ego ? Ouais, ça c'est un échec !

Mais c'est tout autant un échec d'abandonner LE Cours d'Alpinisme que je voulais tellement faire pour des raisons psycho-physiques, qui auraient pu causer des dommages pas seulement à moi-même mais aussi aux autres ? Non. C'est une décision courageuse : abandonner un objectif pour un temps pour retrouver une paix intérieure afin de pouvoir atteindre le même objectif, juste plus tard. Ça, j'appelle ça réagir, et je suis super reconnaissante envers deux instructeurs du CAI de m'avoir soutenue. Je pense souvent à vous, S. t'as réussi à me toucher profondément, B. tu m'as fait sentir comprise. Votre expérience, votre tact et votre intelligence émotionnelle ont été d'un grand soutien. Abandonner mais pas renoncer.


À ce propos, j'ai vu que le livre des Brocchi est sorti. J'ai remarqué la myriade d'interprétations possibles rien que du titre. Dès que je pourrai en avoir un exemplaire, j'en ferai une de mes critiques : j'attends, et pas très patiemment.


Mais accepter l'échec, c'est pas juste tout mettre en pause. C'est aussi se créer une vie équilibrée. Chacun doit trouver la sienne, moi j'ai compris la mienne. Je l'appelle "Équilibre E3S" : Études - Sport ; Solitude - Socialisation.


J'ai recommencé à lire avec plaisir, des bouquins de tous genres (les gars, croyez-moi quand je dis tous les genres !), j'ai accepté de regarder des séries ou des films en compagnie (et j'ai avalé la pilule de pas pouvoir toujours les regarder en version originale), je me suis remise à me documenter, je sors avec des gens différents et j'ai repris contact avec des personnes que je pensais avoir perdues pour toujours. Des personnes qui étaient là surtout pendant les années de lycée, où on partageait les pires émotions et on se soutenait mutuellement. Ces personnes comptent énormément et faut pas les perdre !


Pour le sport, disons que j'ai tout essayé, seulement quand le psychisme fonctionne aussi mal que le mien, le corps en pâtit aussi.

 

17 juin 2024 : diagnostic officiel de fibromyalgie.


J'ai attendu jusqu'à ce post pour le rendre public et je profite de la situation pour vous annoncer que le blog va complètement changer :

  • le nom va changer

  • le graphisme sera minimaliste

  • le logo va changer

  • il aura bientôt un domaine

  • les catégories seront modifiées

  • il y aura plus de place pour les autres langues

  • et peut-être d'autres trucs, ceux qui suivront verront

 

Avec ça, je me lance dans la conclusion du texte de Motti. Ce qu'il veut nous transmettre peut se résumer dans un proverbe latin que ma famille perpétue depuis des générations en le portant comme bracelet : "QUIDQUID AGIS PRUDENTER AGAS ET RESPICE FINEM" (Quoi que tu fasses, fais-le prudemment et fais attention aux conséquences).


Et je conclus avec une phrase de mon grand-père que j'utilise beaucoup ces derniers temps :

"Celui qui monte trop haut, tôt ou tard redescend : et pas qu'un peu"


 

J'espère que le contenu vous a plu. C'était dur de lire ces mots et encore plus dur d'accepter de se sentir exactement dans cette situation, facile par contre était de tout vous rapporter selon ma brève (mais intense) expérience.


Un grand merci va à tous ceux que j'ai mentionnés même juste en passant, à toutes les personnes qui ont été proches de moi dans cette période vraiment difficile, aux spécialistes qui me suivent.


Et il y a d'autres surprises dans le sac à dos de #mashockable ! #restezàlécoute

 


 
 
 

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